Surprise, Grooveshark est mort!

2015-05-01

Tout le monde semble surpris que Grooveshark ferme. Pour donner un peu plus d'explications pour ceux qui suivent un peu moins les nouvelles juridiques du domaine des technologies de l'information, voici un bref résumé de l'histoire de la compagnie depuis 2006.

Les débuts

De 2006 à 2008, l'entreprise développait une application du même type que Napster ou Kazaa, qui permettait d'échanger des fichiers audios entre utilisateurs. L'application et l'entreprise étaient developpées par deux étudiants de l'université de la floride.

En 2008 l'entreprise fait un virement important, elle met l'application de côté et mise sur un système de lecture et de téléversement de musique via le navigateur. Cependant, la compagnie décide de continuer de travailler dans l'illégalité et ne pas mettre en place un système de redevance ni de contrat avec les grandes compagnies de musique.

De plus, en 2007, alors que la compagnie construisait sa bibliothèque de musique, la compagnie fesait pression envers le employés afin que tous partagent les fichiers illégaux. Voici un extrait du courriel du CTO Joshua Greenberg :

Download as many MP3’s as possible, and add them to the folders you’re sharing on Grooveshark.
Some of us are setting up special “seed points” to house tens or even hundreds of thousands of files,
but we can’t do this alone… There is no reason why ANYONE in the company should not be able to do this,
and I expect everyone to have this done by Monday… IF I DON’T HAVE AN EMAIL FROM YOU IN MY INBOX BY
MONDAY, YOU’RE ON MY OFFICIAL SHIT LIST.

C'est une chose de décider de franchir la ligne, mais c'en est une autre de forcer ses employés de le faire ET de les intimider.

Dans la mire

En 2009, alors que Grooveshark avait le vent dans les voiles, ils deviennent une cible pour les grandes compagnies de disques. Plusieurs requêtes de retrait (DMCA) sont fait aux administrateurs du site. Les demandes étaient traitées, mais les employés qui retiraient les fichiers les re-téléversaient dans un autre compte. Forcant donc une nouvelle requête de retrait, parce que c'était maintenant un nouveau fichier. Vous comprendrez que c'était important que le catalogue du site reste toujours aussi complêt que possible.

La poursuite

Assez, c'est assez, en 2011 une poursuite est intentée et mets en évidence toutes les pratiques plus que louches de la compagnie. Sans surprise, Grooveshark perd. Pour en ajouter une couche, Grooveshark aurait détruit certaines preuves (code source, historique des téléversements, etc).

Cette poursuite pris finalement fin en septembre 2014. Je vous invite a lire le rapport qui est, aussi surprenant que ca puisse paraître, très intéressant et clair.

En conclusion

Le modèle d'affaire des grandes compagnies de disque est extrèmement boiteux, mais ce n'est pas une raison pour agir dans l'illégalité et menacer les employés qui ne veulent pas participer à ses activités illégales. Un secteur qui décide de rester dans le passé laisse la porte ouverte à l'innovation, mais il faut rester tout de même dans les limites de la lois.

Je vous invite à lire aussi les deux articles fait par Ars Technica.